CHYPRE





MONNAIE : EURO



Chypre, en turc Kıbrıs, est une île située dans le bassin Levantin qui constitue la partie la plus orientale de la mer Méditerranée, souvent considérée comme européenne (politiquement et culturellement) mais située au sud de l'Anatolie (partie asiatique de la Turquie moderne) et en face du Liban, tout en étant membre de l'Union européenne de facto pour sa partie sud, de jure pour toute l'île. Elle est peuplée d’environ 1 300 000 habitants, majoritairement Chypriotes grecs, avec une importante minorité turque, ainsi que quelques britanniques installés dans des enclaves militaires sous souveraineté de la Couronne britannique. Chypre fait partie de l'Organisation internationale de la francophonie. Le territoire de l'île est aujourd'hui divisé entre trois souverainetés de facto :

- Celle de la République de Chypre, la seule internationalement reconnue. Elle dispose d'un siège à l'ONU et est membre de l'Union européenne (UE). Elle est réputée exercer sa souveraineté sur l'ensemble de l'île ; cependant elle ne contrôle en pratique que la partie méridionale (environ 57,3 % du territoire, 2,7 % (au sud) étant contrôlés par la Grande-Bretagne et 3,7 % (la ligne verte) étant contrôlés par les Casques bleus de l'ONU).

- Celle de la partie nord (36,3 % du territoire occupés par l'armée turque depuis 1974, y compris une partie de sa capitale Nicosie) autoproclamée République turque de Chypre du Nord (RTCN) le 13 novembre 1983, qui n'est reconnue que par la Turquie. La Ligne verte dite « ligne Attila », la sépare du reste du pays. Elle est peuplée presque exclusivement par des Chypriotes d'origine turque (qui formaient 18 % de la population avant 1974) et par des Turcs issus de la politique de colonisation organisée à partir de 1974 ; un village mixte avec minorité Chypriote grecque, subsiste dans la presqu'île de Karpassia ou Kırpaşa. L'Organisation de la conférence islamique accorde depuis 2004, à la RTCN le statut d'observateur, sous le nom d'« État turc de Chypre ». L'Azerbaïdjan et le Pakistan sont les rares pays présentant le souhait de considérer cette République autoproclamée comme un État à part entière.

- Celle du Royaume-Uni dans les enclaves britanniques d'Akrotiri et Dhekelia : au sud de l'île (2,7 % de celle-ci), ce sont deux bases militaires britanniques conservées par l'ancienne puissance coloniale après l'indépendance de l'île. Là aussi, quelques villages mixtes ont subsisté.

Le plan de l'ONU, dit plan Kofi Annan, approuvé par l'Union européenne en 2004, visait à réunifier l'île avant son intégration dans l'UE : il est accepté par 65 % des Chypriotes turcs, car il permet une reconnaissance légale de l'autonomie du territoire au sein de l'état chypriote, tout en ouvrant la ligne verte, mais rejeté par 75 % de l’électorat chypriote grec parce qu'il limite à 33 % le nombre de réfugiés autorisés à rentrer chez eux et à récupérer leurs biens. De ce fait, lorsque, le 25 avril 2004, la République chypriote est entrée dans l'Union européenne (bien que l'Union européenne se disait réticente à accepter une île divisée), la partie nord se trouva de facto exclue. Cette adhésion est due en grande partie aux pressions diplomatiques de la Grèce, qui menaçait de bloquer les 9 autres adhésions prévues en 2004 (Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, République tchèque, Slovaquie et Slovénie) si Chypre en était exclue en raison de la partition. Il est ainsi précisé aux termes du protocole no 10 du Traité d'Adhésion à l'Union européenne de 2003 que toute l'île de Chypre appartient de jure à l'Union européenne, y compris la partie échappant de facto au contrôle de la République de Chypre et où l'acquis communautaire est suspendu. Le statut de l'île est donc devenu un point de contentieux majeur des relations entre la Turquie et l'Union européenne. Néanmoins sur le terrain des progrès ont été faits vers un statut fédéral de facto, les deux entités ayant ouvert des points de passage dans la Ligne Attila et permis aux habitants de chaque côté de se rendre dans l'autre.